Le premier guide de l'étudiant en Sciences Informatiques

Foire Aux Questions

Sciences informatiques ou Ingénieur civil ?

Des ingénieurs

Historiquement, les ingénieurs civils et les informaticiens avaient une formation très similaire, mais avec une répartition de crédits différente. Aujourd'hui, les deux formations sont nettement différentes. Celle des ingénieurs comporte autant d'informatique que de chimie, de physique, de thermodynamique, de mécanique rationnelle, que d'autres cours très variés et plus ou moins éloignés des ordinateurs. Il en va de même pour les sciences mathématiques, où l'informatique devient réellement présente dans le parcours qu'à partir du master (qui reste essentiellement orienté vers les mathématiques aussi).

Le bachelier en sciences informatiques est, quant à lui, directement orienté autour de l'informatique, et surtout autour de la méthodologie de travail. En sciences info, on t'apprend beaucoup plus à réfléchir pour résoudre des problèmes (qu'ils soient informatiques ou non d'ailleurs), et on développe ta logique et ta réflexion de sorte à être le plus performant possible, notamment au travers de cours comme Introduction à la programmation et Compléments de programmation qui se basent essentiellement autour de la méthodologie de travail. Et c'est en grande partie à ce niveau-là que se différencient les deux formations. Aussi, quasiment tous les cours ont un lien direct avec l'informatique dès la première année, et deviennent de plus en plus concrets au fil du temps.

Pour résumer, si tu t'intéresses essentiellement à l'informatique, il n'y a pas de raison de te diriger vers la formation en ingénieur civil et "mordre sur ta chique" pendant trois ans en attendant de pouvoir vraiment te spécialiser vers l'informatique... Si ce sont les sciences ou bien les mathématiques pures qui t'intéressent, mais que tu apprécies aussi l'informatique, alors tu peux te diriger vers le cursus d'ingénieur civil ou de sciences mathématiques et puis choisir de t'orienter vers l'informatique. Si l'informatique t'intéresse, dirige-toi en sciences informatiques !

Côté débouchés, d'après les retours que nous avons eus de certaines entreprises, il n'y a pas spécialement "plus" de portes ouvertes à un ingénieur civil informaticien qu'à un informaticien ou qu'à un mathématicien avec orientation en informatique. Ça dépend essentiellement du type de travail recherché ! Des ingénieurs auront accès à des postes qui sont orientés vers des sciences, vers de la biologie, de la physique ou de la chimie orientées vers l'informatique par exemple, puisqu'ils ont été formés pour ça. Mais fondamentalement, la différence entre les deux sections n'est pas énorme. Si travailler dans un domaine scientifique lié à l'informatique est ce qui t'intéresse, alors le parcours d'ingénieur civil est peut-être plus adapté à tes besoins.

Il n'y a pas que le diplôme que les employeurs regardent. Ils font aussi attention aux compétences que tu développes sur cinq ans (ta maîtrise de tel ou tel programme, de tel langage de programmation, etc.), ainsi que les éventuelles certifications que tu passes entre temps. Et puis plus globalement, que tu choisisses d'étudier en informatique, mathématique, ou en ingénieur civil à l'Université de Liège, tu peux être certain que tu auras l'embarras du choix une fois sorti de tes études :)

Quel est le taux de réussite ?

Taux de réussite

Dans notre section, sur ces 3 dernières années, le taux de réussite en 1re année tourne autour de 20 %. Mais il faut garder en tête que le taux de réussite est un indicateur très trompeur ! Que ce soit en Sciences Informatiques, ou bien dans n'importe quelle autre section, il est généralement très bas et il est calculé en prenant le nombre de réussites (avec ou sans repêches) sur le nombre d'étudiants inscrits. Le fait est que généralement, beaucoup d'étudiants arrêtent de suivre les cours ou bien se réorientent au premier quadrimestre, et ceux qui sont encore là ne sont pas toujours très motivés à travailler...

Si on calcule le taux de réussite en prenant le nombre d'étudiants qui assistent à tous les cours et qui travaillent régulièrement, alors il monte très facilement à plus de 60 % ! La clé de la réussite à l'Université, comme on le répète souvent, c'est la régularité du travail et la motivation. Peu importe le niveau de Maths ou d'Anglais, ou le nombre d'étudiants inscrits, quelqu'un qui est motivé et passionné a toujours de très grandes chances de réussir. Et ça, le taux de réussite ne le dit pas :) . De plus, le taux de réussite est bien meilleur en 2ème et 3ème année... La première année est vraiment une étape à passer, et pour certains il s'agit même de l'année la plus difficile du bachelier puisque c'est celle qui nous pousse à élever nos exigences et à travailler plus rapidement.

Est-ce qu'on est considérés comme des numéros à l'Université ?

Meuh

Il parait que quand on s'inscrit dans une Université, il faut renoncer à son identité et accepter le fait que notre nom est remplacé par un matricule de 8 chiffres. Et il est vrai que, dans certaines sections où les étudiants sont très nombreux, les professeurs sont moins accessibles et c'est moins évident pour eux de répondre aux questions posées pendant les séances de cours. Il se peut qu'ils ne se souviennent pas toujours de toutes les têtes, ce que l'on peut leur excuser quand ils donnent des cours dans des amphis de plus de 500 personnes... Mais ce n'est pas le cas dans notre section !

En Sciences Info, il y a généralement moins de 100 étudiants inscrits par année. C'est une vraie chance que nous avons dans notre section, car ça permet aux profs et aux assistants d'être largement à notre disposition. On peut leur poser une question pendant les cours par exemple, puisque nous ne sommes pas nombreux à le faire, ça ne retarde pas autant le cours que s'il y avait 500 personnes dans la même salle. Aussi, des tas de ressources sont mises à notre disposition.

Un système de mentorat est mis en place; c'est en quelque sorte un suivi personnel qui est organisé par les professeurs, qui leur permet de prendre de tes nouvelles régulièrement durant ta première année de bachelier. Chaque mois, vous faites le point sur ce qui va et ce qui ne va pas dans ton parcours et sur ta méthodologie de travail. C'est une initiative récente de l'ULiège, qui a pris exemple sur des recherches en pédagogie sur le bienfait du mentorat dans des pays anglo-saxons, pour la petite histoire. D'ailleurs, suite à un sondage anonyme organisé auprès des étudiants qui ont bénéficie du mentorat, on leur a demandé de noter s'ils le recommanderaient à un ami et, sur une échelle de 1 à 7, la moyenne est de 6,07 !

"Je pense que le mentorat ne m'a été que bénéfique. J'ai pu démystifier beaucoup d'idées reçues ou d'interrogations sur mes études, prendre plus confiance en moi, me rendre compte de mes forces et de mes faiblesses, et encore beaucoup de choses positives."

- Étudiant.e de sc. info de 1re ayant bénéficié du mentorat

Ensuite, les professeurs et assistants sont rapidement accessibles par e-mail, et on peut leur demander de prendre rendez-vous dans leur bureau. Aussi, des forums en ligne sont disponibles pour certains cours sur la plateforme E-campus, où on peut échanger avec les professeurs, les assistants, et les autres étudiants.

Pour résumer, dire qu'on est qu'un numéro en Sciences Info, c'est faux. Des tas de ressources sont mises à ta disposition et n'attendent que toi pour être utilisées ! L'essentiel, c'est de rester pro-actif. Il ne faut pas hésiter à poser des questions, à envoyer un e-mail, ou à poster un message sur E-campus si tu as la moindre hésitation sur un point de matière. Les professeurs et assistants sont là pour t'aider, et ont envie de t'aider, sinon ils ne se seraient pas donné toute cette peine :)

À quoi servent les maths dans la conception d'un programme ?

"Is math related to science ?"

- Katy Perry

Ahhh, on touche à une corde sensible ! Les mathématiques sont souvent source de débat chez les étudiants qui se lancent dans l'informatique... Après tout, quel est l'intérêt de calculer des intégrales ou des déterminants de matrices quand on veut faire un programme, que ce soit quelque chose d'aussi simple qu'une calculatrice, ou bien un peu plus compliqué, comme un jeu vidéo ? A priori, ça pourrait sembler être deux mondes totalement différents. Mais qu'en est-il en réalité ?

Une question à laquelle il est plus rapide de répondre est : "À quoi ne servent pas les maths dans la conception d'un programme ?"... Mais avant, penchons-nous sur l'utilité des maths en général plutôt que dans le domaine de l'informatique.

Le problème avec la plupart de nos écoles secondaires, c'est qu'on nous y apprend à utiliser quelques outils mathématiques de base, mais sans nous donner des exemples d'application concrets pour nous aider à réellement comprendre leur utilité. Et quand des exemples sont donnés, c'est souvent assez bancal. En fait, au lieu de voir les mathématiques comme une étape à franchir pour décrocher un diplôme, ou pour accéder à des cours qui sont plus intéressants, il faut essayer de les voir comme un outil présent dans absolument tous les domaines de la vie quotidienne. Ce qui revient à dire que s'intéresser aux maths, c'est s'intéresser à acquérir de meilleures compétences dans littéralement tout ce qu'on fait.

Just DANCE !

On est d'accord, connaître la dérivée du cosinus ne te rendra pas plus efficace quand tu vas acheter ton pain au chocolat le matin ou quand tu essayes d'impressionner tes amis dans une partie de Just Dance©. Mais développer tes connaissances en mathématiques te permet de mieux structurer tes pensées, renforcer ta logique, et plus généralement ton esprit critique. Prenons par exemple le cours de Mathématiques pour l'informatique que tu étudieras en bloc 1 et 2 de ton parcours à l'université. On y voit un chapitre qui s'appelle "Logique propositionnelle". Dans ce chapitre, on explique en gros comment raisonner logiquement, et comment prouver que quelque chose est vrai (ou faux). Ce sont des mathématiques, et pourtant, c'est un point de matière qui pourrait aussi bien être abordé en études de Droit, ou de Philo, ou de Politique, ou de n'importe quoi d'autre. C'est un exemple parmi BEAUCOUP d'autres qui peut t'aider à réaliser l'importance de l'étude des mathématiques dans la vie courante.

Aussi, une qualité très importante pour un informaticien, c'est l'esprit d'abstraction. En gros, c'est la capacité de pouvoir visualiser un problème de la façon la plus abstraite possible et faire des liens avec des situations ou des problèmes similaires que l'on peut résoudre avec une approche mathématique. Par exemple, faire preuve d'abstraction mathématique, ça peut être trouver une façon d'écrire un système d'équations sur base d'un problème donné en français. On désigne des inconnues, on établit des relations entre elles, et puis où on résout le tout en faisant quelques manipulations. Ou bien, on peut reprendre la bête histoire du nombre de bactéries qui se dédoublent toutes les 20 minutes. Si on fait preuve d'esprit d'abstraction dans ce cas-là, on réalise vite que demander "Sur base d'une population N bactéries, combien y en aura-t-il au bout d'une heure ?" revient à calculer N³ ! Et dans le domaine de l'informatique, c'est très important de faire preuve d'abstraction. Il faut pouvoir traduire une tâche donnée en français par un client ou un patron vers un programme ou un algorithme qui la résout de la façon la plus optimale possible.

On en revient donc à la question de départ. C'est une chose de réaliser que les maths sont utiles dans la vie de tous les jours. Mais dans l'informatique, ça donne quoi ? Hé bien si cette question se pose, c'est parce qu'avant d'étudier les ordinateurs, on est d'abord utilisateur. Et ce n'est pas compliqué d'utiliser une souris et un clavier, ce n'est pas de la rocket science, pas besoin d'intégrales pour ça. On clique sur un onglet, on tape son mot de passe, et on envoie un message à un ami. En quelques millisecondes, le message se retrouve affiché sur l'écran dudit ami. A première vue, rien de très impressionnant.

Sauf que l'amalgame entre utilisateur et développeur est très trompeur. Quand on est utilisateur, on veut que l'ordinateur soit rapide (Et c'est bien normal, il ne manquerait plus que mon ami qui se trouve à l'autre bout de la planète reçoive mon message en plus d'une seconde ! Et puis quoi encore?). Et pour qu'un ordinateur soit rapide, il faut que les programmes qui tournent dessus le soient aussi, et donc que ceux qui les ont conçus l'aient fait de façon Optimisée, avec un grand O :) .

L'optimisation d'algorithmes (c'est-à-dire le fait d'améliorer un algorithme pour le rendre plus efficace) ainsi que la résolution de problèmes, ce sont deux choses au coeur de ta formation à l'ULiège. Pour que ton message arrive en moins d'une seconde à l'ordinateur de ton ami, il faut que les programmes par lesquels il passe soient optimisés et écrits de façon à accomplir leur tâche le plus vite possible.

Super Mario !

Voilà un autre exemple : la création d'un jeu vidéo. Cet exemple est assez drôle car c'est quelque chose qui semble assez anodin dans la tête de tout le monde. Et pourtant, un jeu vidéo n'est rien d'autre qu'un gros programme qui nécessite une connaissance en une multitude de domaines différents ! Imaginons que l'on veuille créer un jeu comme Mario™. Ça n'a pas l'air très compliqué, on a quatre touches (+ une pour lancer une boule de feu quand on mange une fleur rouge), on fait bouger le moustachu de gauche à droite et de bas en haut. Pourtant, il y a tout un moteur physique à mettre en place. En effet, si on utilise notre esprit d'abstraction©, "faire bouger Mario" se traduit comme "calculer la vitesse et la position d'un objet soumis à différentes forces dans un espace en deux dimensions". Et ça ne s'arrête pas là ! On veut que le jeu soit fluide, donc on veut 24 FPS. On ne veut donc que les calculs de positions du personnage, ainsi que des monstres (les pauvres Goombas et Koopas), soient faits rapidement. Disons qu'un niveau de Mario soit composé de 500 cases de largeur, et 50 de hauteur. On a donc 500x50=25 000 cases dans lesquelles il faudrait calculer, chaque 24ème de seconde, la vitesse et la position de tous les objets du niveau ? Surtout pas !! C'est là qu'interviennent l'optimisation et la résolution de problèmes...

Et je ne parle même pas de tout ce qui touche au traitement des images et des animations, de la gestion du son, de l'éventuelle connexion du jeu à une autre machine si on veut ajouter un mode multijoueur, etc. Chaque étape de la conception d'un jeu vidéo est une véritable usine à gaz qui nécessite de profondes connaissances en divers domaines mathématiques si on veut que les choses soient bien faites. Bien sûr, il existe des alternatives pour ne pas avoir à se "prendre la tête avec des maths" quand on veut concevoir un jeu vidéo (des logiciels comme Unity ou GameMaker). Ce sont des alternatives intéressantes, mais cela rejoint un autre sujet : celui de la différence entre l'Université et la Haute école, dont on parle sur cette page.

Cockpit avec un pilote qui sourit

En conclusion, les mathématiques vont de pair avec l'informatique. À chaque étape de la conception d'un programme, comme dans chaque situation de la vie quotidienne, il y a un lien plus ou moins évident avec des concepts mathématiques qu'il faut comprendre et maîtriser pour résoudre au mieux le problème face auquel on est confronté. La différence entre l'informatique et la vie courante, c'est que dans la vie courante, ce n'est pas primordial de connaître tous ces concepts, on peut s'en sortir sans souci (si on accepte de ne pas être aussi bon à Just Dance qu'un informaticien). Alors qu'en informatique, un programme est utilisé par des ordinateurs qui le feront tourner des milliers de fois et qui seront utilisés dans tous les domaines de notre vie courante, puisque littéralement tout est en train de se virtualiser. Un programme doit être efficace et fiable, et une maîtrise solide de notions mathématiques est donc indispensable si on veut le faire correctement.

C'est vrai que des alternatives comme Unity (un moteur de jeu) nous permettent de nous distancer des mathématiques le plus possible pour éviter d'y avoir affaire. Mais je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que nous préférons que ceux qui ont écrit les programmes qui pilotent nos avions, dirigent les changements de rails de nos trains, et le système de freinage automatique de nos voitures aient quand même d'autres compétences que la maîtrise de Unity ;) ...

Quels sont les niveaux de maths et de programmation requis pour me lancer dans ces études ?

C'est une très bonne question, à laquelle la page de présentation de la section ne répond absolument pas. On peut y lire "Posséder de bonnes connaissances en mathématiques", mais ça veut dire quoi concrètement ?

  • Si tu as un niveau de Maths 6h ou plus, alors tu n'auras globalement pas beaucoup de surprises en 1re et 2ème année. Tu devrais déjà avoir vu une majorité des notions mathématiques utilisées, et tu devrais être à l'aise avec les notions pratiques et théoriques abordées. Il y a bien sûr de nouveaux concepts, mais rien qui devrait te donner du fil à retordre ! Note tout de même que même si tu es déjà familier avec la plupart des concepts, les professeurs avancent beaucoup plus rapidement qu'en secondaires, et voient beaucoup plus de matière en peu de temps.
  • Si tu as un niveau de Maths 4h, ton niveau est suffisant pour entreprendre ces études. Tu devrais avoir abordé une grande partie des notions qui seront utilisées en 1re et en 2ème mais pas aussi bien que si tu étais en Maths 6h (duh). Tu vas donc devoir faire très attention à ça et garder un rythme de travail particulièrement régulier dans les cours de maths. Garde en tête que de toute façon, tous les points de matière sont abordés depuis le début, bien que le rythme soit plus soutenu qu'en secondaires. C'est la principale difficulté de l'Université : la vitesse à laquelle les cours sont donnés.
  • Si tu as un niveau de Maths 2h ou moins, cela risque d'être très difficile pour toi de suivre les cours de mathématiques, et tous ceux qui abordent des concepts mathématiques (donc pratiquement tous les cours). Il t'est recommandé dans ce cas-là de faire une année préparatoire de mathématiques, ou bien de rehausser ton niveau avant d'entrer à l'université.

Mais globalement, que tu aies un niveau de Maths 4h ou 6h, c'est la méthode de travail et l'énergie que tu veux investir dans tes études qui font la différence, et non les prérequis, puisque de toute façon toute la matière est revue à zéro. Si tu ne me crois pas, tu peux jeter un oeil au syllabus du cours de Maths générales de 1re année. On y revoit globalement tout ce que tu as vu en secondaires...

Un serpent avec des bras

Tu peux t'aider de ce document rédigé par Madame Crasborn qui reprend les prérequis mathématiques qui sont normalement vus en secondaires dans les cours de maths 4h et 6h si tu veux retravailler tes cours pendant les vacances, c'est toujours ça de gagné ! Note cependant que tout ce qui concerne les matrices est considéré comme de la nouvelle matière, puisque ça ne fait officiellement plus partie du programme des secondaires.

En ce qui concerne le niveau de programmation requis, c'est simple : il n'y en a pas ! Bien sûr, si tu as déjà programmé avant, tu auras un avantage sur les autres étudiants et tu pourras aborder la matière des cours plus sereinement. Tu auras moins de surprises et tu pourras passer plus de temps sur des cours plus théoriques (*tousse* sur les cours de maths *tousse*), mais ce n'est pas une nécessité. Cela dit, si ça t'intéresse d'y jeter un oeil avant de commencer l'année, tu peux te pencher sur ce super cours d'introduction au langage Python sur Openclassrooms ! Ça te donnera une longueur d'avance sur les cours Premier projet d'informatique et Laboratoire de programmation mathématique et physique 1 et 2.

Et si je veux créer des jeux vidéos ou un site web ?

Créer un jeu vidéo

Comme c'est expliqué dans la réponse à la première question sur l'importance des maths dans la programmation, créer un jeu vidéo, c'est avant tout créer un programme très complet. Après, ça dépend de ce que tu veux faire exactement ! Si tu veux créer un jeu vidéo sans trop te salir les mains avec des mathématiques et de la physique, il existe beaucoup d'alternatives qui te permettent d'y parvenir sans avoir de connaissances trop approfondies. Bien sûr, tu ne peux pas te passer de programmation pour en créer un. Mais de là à dire qu'il faut passer par l'Université pour créer un jeu vidéo, ce n'est pas vrai.

L'Université ne t'apprendra pas à créer un jeu vidéo tel quel. Elle ne t'apprendra pas à utiliser Unity, ou bien un outil de programmation particulier. L'Université apprend à apprendre. Ça signifie qu'à la fin de ton parcours, tu seras capable de te former pour maîtriser n'importe quel outil. Que ce soit pour créer ton jeu vidéo, ton site web, ton application mobile, ou n'importe quoi d'autre, ces cinq années de parcours à l'Université te permettent d'acquérir des compétences très générales et théoriques grâces auxquelles tu es libre de pouvoir te dire "Tiens, j'aimerais bien me lancer dans la création de [insérer quelque chose de susceptible d'être créé] ! Alors, par où commencer ?" et y parvenir. Cela dit, tu apprendras aussi des tas de concepts concrets qui te serviront directement dans ton travail plus tard (Car oui, il y a aussi beaucoup de cours pratiques !), aussi bien pendant les 3 ans de bac que les 2 de master.

Mais je suis nul.le en maths, moi... Qu'est-ce que je peux faire ?

Ce n'est pas parce que tu es mauvais en maths que tu ne peux pas devenir meilleur, et ce n'est pas parce que tu n'aimes pas les maths que tu ne peux pas apprendre à t'y intéresser, voire même à les apprécier. Comme c'est expliqué dans la réponse à la première question, les écoles secondaires font un très mauvais travail dans la propagande des mathématiques. Dès notre plus jeune âge, on est conditionnés à associer les mathématiques à quelque chose de difficile et de négatif. C'est normal qu'au bout de quatre ans de secondaires, plein d'étudiants se disent "les maths, c'est pas fait pour moi" ou pensent qu'ils ne sont simplement "pas assez intelligents".

Les gens doués en maths sont des personnes qui ont avant tout beaucoup de pratique. C'est la seule façon d'apprendre les mathématiques, avant de commencer à s'y intéresser. Il faut pratiquer, rester régulier et ne pas baisser les bras au premier échec ou à la première difficulté ! Quand tu vas à la salle de fitness, tu ne te précipites pas sur les haltères de 100 kg en essayant de les soulever, avant de te dire "Le sport, c'est pas fait pour moi, j'y arrive pas"... Et la métaphore avec la salle de fitness est excellente, car le cerveau peut être comparé à un muscle. À force de répéter des choses, des connexions de plus en plus solides y sont créées, et la maîtrise de la matière associée à ces connexions est de plus en plus profonde.

Nul en maths

En ce qui concerne l'intérêt pour les mathématiques, ça ne vient pas directement. Bien sûr, certaines personnes sont plus susceptibles de trouver les mathématiques intéressantes (Ce sont souvent des personnes qui ont déjà résolu un Rubik's Cube... Bon après, moi, j'aime les maths et j'ai jamais réussi.), mais généralement, il faut d'abord comprendre ce dont on parle avant de pouvoir trouver ça intéressant. C'est normal de ne pas trouver la page 140 d'un syllabus de mathématiques très passionnante, et c'est normal de ne pas être passionné par tous les points de matière, et ça c'est autant le cas pour les personnes fortes en maths que celles qui ne le sont pas. Généralement, on devient passionné de quelque chose quand on se rend compte qu'on est bon dans ce domaine. C'est pour ça que beaucoup de personnes se disent très rapidement "passionnées" par le dessin, la musique, le sport, etc. C'est parce qu'être "bon en dessin" ou en musique, c'est relatif, et on peut se considérer bon en dessin très vite après avoir commencé. Contrairement aux mathématiques où il faut quand même passer quelques bonnes heures à s'entrainer et se documenter avant de pouvoir dire haut et fort qu'on est "bon en maths". Le fait qu'être bon en maths n'apporte pas toujours autant de reconnaissance que le dessin ou la musique joue probablement beaucoup aussi là-dedans. On ne peut malheureusement pas montrer les belles intégrales qu'on a calculées à sa famille et ses amis en attendant des compliments en retour !